[Portrait de collaborateur] Mathieu : Quand le sport devient un équilibre entre vie professionnelle et personnelle.
Nous avons le plaisir de vous présenter Mathieu, collaborateur sportif et engagé. Il a récemment été choisi pour un moment vraiment spécial : porter la flamme olympique dans les Hautes-Pyrénées ! Nous allons explorer son parcours professionnel, ses valeurs et son rôle au sein de l'Udaf ainsi que le contexte qui l’a amené à porter la flamme olympique.
Mathieu, peux-tu te présenter brièvement ?
Je m’appelle Mathieu Colin, j’ai 33 ans et je suis cadre manager chargé de projet au sein de l’Udaf 65 pour le service logement accompagné. J’ai débuté à l’Udaf en septembre 2023.
Peux-tu nous raconter ton parcours professionnel ?
J’ai un parcours relativement varié. J’ai commencé par passer un CAP de boulangerie entre Tarbes et Bordeaux, au sein des Compagnons du Devoir. Pendant 7 ans, j’ai fait un tour de France avec les Compagnons, ce qui m’a permis de travailler un peu partout en France ainsi qu’à l’étranger, notamment en Italie et au Canada. C’est une expérience que j’ai vraiment trouvé formatrice. Chaque année, on progresse et est amené à former les plus jeunes. Une journée type consistait à se lever très tôt pour travailler, donner des cours après le repas en début d’après-midi, et suivre des cours et des formations dans la soirée. Le fait de devoir enseigner à ton tour t’apporte une nouvelle perspective sur la formation. Cela te fait réfléchir sur la manière de retenir ce qu’on t’apprend afin de pouvoir le transmettre à ton tour, ce qui est très important pour la vie professionnelle par la suite. Il y a beaucoup de cohésion chez les Compagnons du Devoir, un véritable esprit de corps. C’est assez sélectif, donc il faut toujours donner le meilleur de soi.
Après cette expérience enrichissante, j’ai intégré une école de commerce. Mon projet initial était d’ouvrir une boulangerie avec un système de drive, ce qui n’était pas très développé dans les Hautes-Pyrénées à l’époque. L’idée de l’école de commerce était de prendre du recul sur mon parcours qui avait été intense jusque là, réfléchir à l’avenir et explorer de nouvelles opportunités. C’est lors de mes études en école de commerce que j’ai fait un stage à la mission locale des Hautes-Pyrénées, où j’ai découvert le milieu de l’accompagnement social. À la fin de ma formation, j’ai été embauché par la mission locale. J’ai alors eu l’opportunité de développer un service spécifique pour les jeunes étrangers. J’ai travaillé à la mission locale pendant 9 ans. J’ai retrouvé dans ce travail la même passion pour la retransmission que chez les Compagnons du Devoir, ce qui m’a poussé à m’engager avec la mission locale plutôt que de poursuivre mon idée de boulangerie. Cela avait du sens pour moi à ce moment-là de m’orienter vers ce projet.
Quels sont les éléments marquants de ton parcours ?
Je soulignerais le fait d’être parti jeune chez les Compagnons du Devoir car c’est un formidable vecteur de maturité. Très rapidement, on se retrouve projeté dans une vie professionnelle assez intense. J’ai eu la chance de rencontrer des patrons très investis dans la transmission de leur savoir-faire. De plus, le fait de devoir changer de ville chaque année permet de grandir plus vite, c’est un vecteur de nouvelles compétences et cela forge l’adaptabilité. Rien qu’en France, d’un département à l’autre, les mentalités, les habitudes et les façons de travailler sont assez différentes. Et je ne parle même pas de l’étranger, où il faut s’approprier une culture complètement différente. Travailler en Italie, par exemple, m’a permis de découvrir de nouvelles méthodes de travail et de m’adapter à un environnement culturel différent.
Un autre élément marquant de mon parcours a été de monter un service de A à Z avec des outils qui n’existaient pas et qu’il fallait créer et développer. C’était très enrichissant et cela m’a permis de me projeter dans un environnement et une culture différente, car le projet était centré sur les jeunes étrangers. L’objectif était de comprendre leur réalité pour mieux les accompagner en dépassant ce que l’on pensait percevoir à travers notre empathie et nos projections.
Et c’est d’ailleurs ce que nous faisons à l’Udaf avec la diversité des publics que nous accompagnons. Nous essayons de comprendre les besoins des familles et des personnes accompagnées pour y répondre au mieux et que cela corresponde à leur réalité.
Comment décris-tu ton rôle au sein de l’Udaf ?
Je dirais que j’ai un rôle pivot, car mon poste fait le lien entre la direction, les équipes et les partenaires. Mon poste a pour objectif de piloter les différentes activités des trois plateformes du service logement accompagné et de fluidifier au maximum les échanges tout cela en lien avec le projet associatif et le projet de direction. Mon rôle est particulier car il combine des aspects de management et de gestion de projet, ce qui exige également de l’innovation. Mon objectif est d’analyser les besoins des familles remontés par les équipes qui les accompagnent au quotidien, puis de créer ou de répondre aux projets les plus adaptés pour ces personnes.
Dans les missions qui te sont confiées, quelles sont celles qui te plaisent le plus et celles qui te plaisent le moins ?
Ce que j’apprécie le plus, c’est la création de projets. C’est stimulant de réfléchir à un projet, de commencer à le monter et de le voir prendre vie. Et c’est d’autant plus stimulant car sont rattachées au service, différents types de plateforme qui accompagnent différents types de public C’est ce qui m’anime le plus dans mon travail, monter des projets pour répondre à des besoins exprimés car cela à un impact concret. J’apprécie également les échanges avec les différents partenaires pour défendre les intérêts des personnes accompagnées ou les positions que peut prendre l’Udaf.
Pour le reste, je parlerais plutôt en termes de points à améliorer. Je dirais que le service pourrait progresser sur la transversalité entre les trois plateformes. L’idée est de valoriser les compétences qui sont transversales à ses trois plateformes.
Quel est le meilleur conseil que l’on t’ai jamais donné ?
J’ai eu la chance de travailler avec de nombreuses personnes expérimentées qui m’ont prodigué de précieux conseils, parmi lesquels trois se distinguent particulièrement.
Tout d’abord, il m’a été conseillé de toujours adopter de la bienveillance et de l’empathie envers les autres. Ces termes sont parfois galvaudés, mais ils sont essentiels pour faciliter la collaboration. Lorsque nous adoptons un comportement bienveillant, les autres nous renvoient généralement le même comportement, ce qui favorise un environnement de travail harmonieux.
Ensuite, il est crucial de pouvoir prendre du recul par rapport aux différentes situations rencontrées, que ce soit sur le plan personnel ou professionnel. Cette capacité à prendre du recul permet d’adopter une approche critique constructive de notre pratique et de fixer des objectifs atteignables et concrets pour progresser.
Enfin, il est important de savoir accompagner le changement et saisir les opportunités avec souplesse. Plutôt que de combattre un système, il est souvent plus efficace de travailler à le changer de l’intérieur, en restant persévérant et en saisissant les opportunités qui se présentent. Comme je dis souvent, le train ne se présente qu’une fois, il faut y monter dedans quand il passe sinon après c’est trop tard.
Connaître ses valeurs et savoir se mettre en retrait lorsque celles-ci sont véritablement attaquées est également un conseil majeur que j’ai reçu, notamment lors de mon expérience avec les Compagnons du Devoir. Être aligné avec soi-même est essentiel dans une pratique professionnelle, même s’il est parfois difficile d’être totalement en accord avec ses valeurs en toutes circonstances.
Ces conseils m’ont été d’une grande utilité tout au long de ma carrière et continuent de guider ma pratique professionnelle au quotidien.
Comment arrives tu à concilier vie professionnelle et vie personnelle ?
C’est une question très pertinente et je pense que la réponse est à géométrie variable en fonction des réalités et des priorités de chacun. Pour ma part, j’accorde une grande importance à avoir des sas, des espaces où je peux laisser ma journée professionnelle derrière moi avant de me consacrer à ma vie personnelle. Pour moi, c’est le sport qui remplit ce rôle. Je pratique énormément de sport, tous les jours, et cela vient souvent ponctuer ma journée, faisant le lien entre mon travail et mon retour à la maison.
Cette routine sportive me permet également de cultiver la rigueur nécessaire à mon poste actuel. L’engagement que je m’impose volontairement dans ma pratique sportive quotidienne me libère l’esprit. En repensant un peu à ma journée et en laissant les soucis professionnels derrière moi, je parviens à aborder la partie personnelle de ma journée de manière plus détendue et sereine. Je trouve qu’il est essentiel de prendre du recul par rapport à son travail et de ne pas être constamment plongé dans l’engagement, car cela peut nuire à la vie personnelle, et par conséquent, avoir un impact sur la vie professionnelle par la suite. Auparavant, lorsque j’avais un peu de temps de trajet, même si cela pouvait parfois être contraignant, cela me permettait également de faire tampon entre la vie professionnelle et la vie personnelle.
Cette question est particulièrement importante pour des postes comme celui que j’occupe, car les responsabilités et les prises de décisions exigent parfois un engagement assez intense. Il est parfois difficile de séparer totalement la vie professionnelle de la vie personnelle, mais je trouve qu’il est important de trouver ses propres mécanismes pour faire cette distinction. En ce qui me concerne, le sport joue un rôle crucial dans ce processus.
Tu as été choisi pour porter la flamme olympique. Peux-tu nous raconter comment et pourquoi ?
C’est pour moi un immense honneur d’avoir été sélectionné pour porter la flamme olympique. Je me sens vraiment chanceux d’avoir été choisi parmi tant d’autres personnes méritantes. On m’a sélectionné en raison de mon fort engagement dans le domaine du sport, que ce soit à travers ma pratique du tennis, du football, de la course à pied ou du CrossFit. Le sport est une passion pour moi, et je suis convaincu des valeurs qu’il véhicule qui sont des valeurs qui peuvent être transposées dans tous les aspects de la vie, que ce soit personnellement ou professionnellement.
Donc, j’ai souhaité partager ces valeurs avec les personnes que j’accompagnais lorsque je travaillais à la mission locale, et j’ai mené des projets autour du rugby, notamment avec l’équipe du Stado de Tarbes et en lien avec la mairie de Tarbes, pour favoriser l’inclusion des jeunes dans le sport malgré la différence culturelle. En effet, le rugby peut sembler très abstrait pour un jeune afghan par exemple. L’objectif de ces projets était aussi de créer des liens et surtout de partager les valeurs du sport. C’est pour ces initiatives que j’ai été choisi pour participer le 19 mai au port de la flamme olympique dans les Hautes-Pyrénées, plus précisément en ce qui me concerne au lac de l’Arrêt Darré.
Je dois avouer que d’avoir été sélectionné m’a profondément ému. C’est une expérience unique dans une vie, et je suis extrêmement reconnaissant d’avoir eu cette opportunité.
Le petit mot de la fin ?
J’aimerais dire un mot de remerciements à l’Udaf. Quand je parle de l’Udaf, je pense aux administrateurs, à la direction, aux équipes, et bien sûr, aux personnes que nous accompagnons au quotidien. Pour moi, c’est une équipe qui œuvre de concert pour défendre nos valeurs. Sans cette unité, il serait assez compliqué de les défendre.
Et aujourd’hui, je voulais remercier cette équipe dans son ensemble, car c’est cette solidarité qui nous permet de défendre nos valeurs et de les porter aussi loin que possible.
Nous remercions Mathieu qui nous a partagé avec plaisir son parcours professionnel marqué par un engagement passionné dans le sport et l’accompagnement.